COMPETITIONS 2009 – – Grand Raid du Mercantour

Ultratrail du Mercantour

Le monde du trail est endeuillé.
Trois personnes ont perdu la vie, trois passionnés, repoussant les limites toujours plus loin.
Le club de Peillon  adresse ses plus sincères condoléances aux familles et amis des victimes, et son total soutien aux organisateurs dans ces moments difficiles.

N’oublions pas, le risque zéro n’existe pas en montagne, malgré le sérieux de l’organisation, le balisage parfait, et une météo changeante toute la journée, et surtout des bénévoles extraordinaires.
Comment cet accident dramatique a t-il pu arriver?

Nous avons croisé en plein orage sur la cime de la Valette de Prals, un bénévole rajoutant des balises pour que l’on puisse se repérer dans le brouillard.
En aucun cas, il ne faut rejeter la faute sur l’organisation, comme certains n’hésitent pas à le faire dans le Nice Matin du 22/06.
Certes les sacs n’ont pas été contrôlés au départ, mais il était bien stipulé dans le règlement, les obligations de chacun, et les contrôles inopinés le long du parcours.
Pour notre part, c’était notre premier ultra trail. Rodolphe et moi avions décidé de le courir ensemble sans pression de chrono, avec comme seul objectif de le finir.

Eric était dans le même objectif, mais la fatigue engendrée lors du trail du Ventoux du mois dernier (100km, 5500m de dénivelé), ne lui a pas laissé d’autre choix que de partir lentement et sûrement.

Nous avons eu beaucoup de chance avec la météo, nous avons essentiellement subit les gros orages en fond de vallée, à proximité des ravitaillements.
Nous sommes arrivés au dernier ravitaillement, au 66 ème km, à la madone de Fenestre vers 20h.
Nous avons pris une grosse collation, notre temps, et de toute façon, dehors, il tombait le déluge.
Lorsque nous sommes repartis, vers 21h en direction de la cime de Piaggu, pour la dernière étape de notre périple, en voyant les éclairs au loin, j’ai eu un moment d’hésitation.

Rodolphe plus determiné que jamais, m’a dit :  » bon je continue tout seul, il reste 16 km et je veux vraiment cette polaire de finisher ».
Je n’ai pas réfléchi et nous sommes repartis au pas de course pour nous réchauffer rapidement.
Je n’allais pas laisser mon pote se geler tout seul, avec un sac plastique sur le dos, (en plus de notre coupe vent en goretex) et une lampe frontale capricieuse.


Nous avons énormement eu peur de la foudre sur la ligne de crête, mais jamais de nous perdre, malgré le brouillard.
Il faut dire que nous étions assez en forme, donc extrêmement lucide, et nous avons souvent fait demi tour lorsque, au bout de 100 m, nous ne trouvions plus le balisage.

Nous avons finalement franchi la ligne d’arrivée vers minuit, sous une pluie diluvienne.
Eric, pour sa part a dû s’arrêter au 66ème km à la suite de l’interruption de la course par l’organisation.
Les conditions étaient alors devenues extrêmes : grêle, neige, froid.


Marc Taraud

Résultats

Grand raid du Mercantour 1er partie

Grand raid du Mercantour 2ème partie